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Swing #32
Festival (1)
Wespelaar (16-08-19)

reporter: Paul Jehasse & photo credits: Lola Reynaerts


info organisatie: Swing
info bands: Steven Troch Band (B) - Lucky Peterson ft. Tamara Tramell (US) - Tinsley Ellis (US)

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Swing Wespelaar devient un rendez-vous incontournable pour tout connaisseur de blues, l’endroit est convivial, l’affiche chaque fois plus extraordinaire que la précédente et l’organisation est sans faille et très accueillante. Tout pour faciliter de bonnes dispositions tant pour les invités, les aficionados bluesy, funky soul and rock que pour les derniers qui doutent encore de la véracité de ces dires. En avant donc pour ces trois jours de rêves musicaux bien venus et très attendu depuis le début d’année.

Nous nous lançons donc dans la tourmente musicale avec un de nos dignes représentants belges, j’ai nommé Steven Troch un harmoniciste de plus en plus connu au vu de ses nombreuses prestations de qualité qu’il délivre dans tout le pays. Avec grand talent, il est venu il y a deux, trois ans nous visité à Liège au Blues-sphère. Nous l’avons vu également à Engis, au Missy Sippy de Gand et tout récemment à Ruiselede au Banana Peel et à Peer Festival en accompagnateur de luxe pour Tim de Greave. Né en 1974 à Mechelen. En 1992, il découvre Sonny Terry qui fait une apparition avec son harmonica dans le film «Crossroasds ». C’est une révélation ! Lorsqu’il commence la musique à 19 ans, Le jeune Steven décide de se consacrer à l’harmonica, s’inspirant de ses principales idoles, Little Walter, Sonny Boy Williamson II, Gary Primich et William Clarke. Le son qu’il délivre fait indubitablement penser à la tradition du Chicago et West Coast des années 50 avec des couleurs plus contemporaines. Si vous avez voyagé par là-bas, ce qui est mon cas, nous sommes dans les jukes joints le long des routes de Chicago ou près d’un bayou reculé dans les sombres contrées de la Louisiane profonde.

Steven est accompagné de la fidèle Liesbeth Sprangers à la basse et du guitariste Matt T Mahony et le batteur Bernd Coene, tous deux également faisant partie aussi de « Bluesvision ». Des musiciens qui connaissent leur boulot sur le bout des doigts et qui nous assènent comme Mr Mahony des riffs de guitare tranchantes comme la glace mais qui réchauffent en cette fin Août un peut chaotique, côté météo. "Bad Things", "Long Long Beard", "Nine Below Zero" de Sonny Boy Williamson, "Xtra, Xtra" première salve très appréciée du public qui nous mène aussi vers "Mr Jones" très groovy encore un solo de classe à la guitare, "White Line Express" et « I don’t leave No More » pour une belle explosion finale parachevant ainsi un début de festival qui va tenir toutes ses promesses.

Pour un premier jour la place est comble et attend avec impatience Lucky Peterson featuring Tamara Tramell qui suivent directement Steven en ce premier jour de ce festival gratuit qui nous gratifie encore cette année d’une programmation 5 étoiles. Bravo aux organisateurs qui chaque année parcourent les grandes étendues américaines pour nous dénicher la perle rare.

Notre Lucky est déjà une légende vivante, maître incontesté de la guitare blues et en même temps du Hammond B3, il sait tout jouer. Il va bientôt fêter ses 56 ans et joue depuis l’âge de 3 ans !!!! Il logeait pratiquement au « Governor’s Inn » qui appartenait à son père, lui aussi musicien de blues. Il jammait avec les musiciens de passage et est remarqué par un des meilleurs artistes du moment - Willie Dixon, qui reconnaît en lui un futur grand et a produit le premier album de Little Lucky Peterson à l’âge de 5 ans - «Our Future», sorti sur le label «Today / Perception Records».

La notoriété est immédiate et il apparaît dans des émissions nationales comme le “Ed Sullivan show”, “Tonight show” et “What's my line” et bien d'autres…tout le pays adule son talent et la chanson « 1 2 3 4 » composée par son père et qui est pendante du morceau de James Brown « Please Plaese Please » le propulse en haut de l’affiche.Devenu adolescent il joue déjà la guitare et les claviers et fréquente des artistes de renom: Etta James, Bobby "Blue" Bland, Little Milton, Otis Rush, Kenny Neil et d'autres.

Début des 90ties il enregistre pour des marques de disques célèbres Aligator Records, Verve, Gitane, JPS Records. Il joue dans le monde avec son groupe « The Organization » dans un style surfant du Blues contemporain, R’N’B, Gospel allant même jusqu’au R’N’R. En mars 2018, Lucky Peterson a été nominée par JAZZ FM au Royaume-Uni pour le prix du «Best Blues Act». Nous l’avons vu chez nous de nombreuses fois au Spirit of 66 de Verviers, au regretté Festival de Jazz de Comblain - la – Tour et plus récemment au Festival (Ge)Varenwinckel à Herselt.

Lucky était sur scène avec une formation solide et était accompagné de Tamara Tramell, sa femme d’une apparence très charmante avec une belle robe, bien choisie avec des chaussures à talons très hauts, la musique soul/funky la qualifie mieux. De plus, le guitariste fidèle Shawn Kellerman, Rachid Guissous aux « keys », Sullyvan Rhino à la basse et Steve Belmonte est à la batterie pour un accompagnement très rythmé. Notre ami Lucky est un peu en surpoids mais est toujours aussi performant aux claviers. Il fait participer le public avec joie et descend même dans la foule après avoir pris sa guitare et du centre de la place nous gratifie d’un blues lent succulent. Une belle prestation.

La première journée s'est terminée avec Tinsley Ellis que nous avons vu sur la croisière #27 du Blues à Puerto Rico en 2016 et qui apparemment a changé d’avis, car il avait affirmé ne plus vouloir quitté les USA. Donc nous avons la chance de le compter parmi nous, en cette belle soirée de ce vendredi 16 Août. J’ai depuis de longues années appréciés ses compositions sur ses nombreux disques sur « Alligator Records » entre autre et plus particulièrement le dernier « Winning Hand » avec 9 originaux sur 11 morceaux. Ellis y rend hommage à ses plus grandes influences en matière de guitare et d’écriture de chansons avec une version inspirée par Freddie King de Dixie Lullaby, légende du rock, Leon Russell. «Guitare, guitare, guitare, voilà l’objet de cet album», déclare Ellis, qui a principalement enregistré avec sa Fender Stratocaster de 1959, sa Gibson ES 345 de 1967 et ses Les 1973 Deluxe.

Il est né à Atlanta en 1957 et est reconnu dans les 50 états de son pays US et pas seulement. C’est un virtuose de la guitare avec sa voix chaude et douce surfant merveilleusement sur ses slows blues et aussi avec des riffs dévastateurs et authentiques. Il est souvent fort demandé comme jammeur par des artistes réputés comme Warren Haynes, Derek Truks, Jonny Lang et des membres de Widespread Panic. Il s’est principalement inspiré du Blues anglais (Yardbirds, Animals, Cream et Stones) pour écouter aussi dans son Sud profond des gens comme les Allman Brothers et a profité d’entendre BB King quand il était adolescent pour voir qu’il se dirigerait incontestablement vers le blues. (BB lui a donné une corde brisée de sa « Lucille » scellant ainsi sa vocation à devenir un guitariste de blues lui aussi). En 1981 il forme les « Heartfixers » avec Bob Nelson harpiste de Chicago puis se lance seul sur les routes du blues. Avec « Gorgia Blues » en 1988, son premier album solo il s’installe comme nouveau chanteur guitariste qui va construire sa renommée  par des reportages dans les pages des presses les plus prisées comme Rolling Stone, le Chicago Tribune, le Washington Post, le Los Angeles Times, le Boston Globe et dans de nombreuses autres publications nationales et régionales.

« En 2000, lors de son déménagement à Capricorn Records, Ellis revit ses racines sudistes. En 2002, il a rejoint le label Telarc, produisant deux albums de blues-rock soul-bien reçus. Il est revenu à Alligator en 2005, publiant Live-Highwayman, qui capturait l’énergie qui réjouissait la foule de ses concerts. Il a suivi avec deux autres sorties de studio incendiaires, Moment Of Truth (2007) et 2009, Speak No Evil. Il a depuis sorti quatre albums à succès sur son propre label Heartfixer.

Au cours de sa carrière, Ellis a partagé des scènes avec Stevie Ray Vaughan, Otis Rush, Willie Dixon, les Allman Brothers, Leon Russell, Son Seals, Koko Taylor, Albert Collins et bien d'autres. Que ce soit sur scène avec son propre groupe ou avec des artistes comme Buddy Guy, le groupe Tedeschi Trucks, Gov’t Mule ou Widespread Panic, il joue toujours avec courage, âme et passion sans retenue». En mode power trio accompagné de Kevan McCann à la basse et de Erik Kaszynski aux fûts Tinsley nous envoie du lourd avec des morceaux qui remontent parfois à très loin comme son premier album « Gorgia Blues » de 1988. « Time to Quit » yes I quit you Baby. Sa technique de guitare est parfaite et tiré de sa période Alligator avec un un Freddie King «  She So Fine » Ses solos de slow blues me raviront toujours, je suis fan. Aussi un Gamblin’ Man de son dernier album en date « Winning Hand ». 

J’attendais depuis de nombreuse année de le voir se produire sur une scène belge (la dernière il y a 20 ans mais je n’y était pas), encore un tour de force de l’organisation du Swing Blues de pouvoir nous le présenter ce soir. Un Must après un must Tinsley suivant Lucky, pléthore de bonnes chose ce soir. Nous pouvons nous reposé 6 heures avant de nous retrouver pour deux jours de plus de 10 heures de musique chaque fois, ouille, ouille les pieds pour nous qui essayons toujours de voler la pose parfaite pour une photo encore plus unique.